Jeannette Guyot
Madame Jeannette Guyot est partie à 97 ans, discrète, citoyenne tranquille  parmi les autres.Et pourtant ….ot
"C’est bien nous, de passer sous silence la mort d’une immense Dame du pays de France. 

Madame Jeannette Guyot est partie à 97 ans, discrète, citoyenne tranquille  parmi les autres.Et pourtant ….
 Ses 20 ans, elle les passe dans un champ, la nuit à marcher dans les bouses  de vaches, encore chaudes et visqueuses, ployant son dos, suivie d’enfants,  hommes et femmes, qu’elle délivre de la Terreur.La ligne de démarcation n’est pas loin.

 Officier de liaison du Colonel Remy, réseau Confrérie Notre Dame, elle se  fait choper.Elle est jeune, jolie. Les grands manteaux de cuir de la SS vont le lui faire payer.3 mois après cet avertissement charnel, elle part à Lyon.Et elle remet le couvert. Dewavrin, le relais de De Gaulle en France, la recrute. L’aile noire et  puante de la Gestapo la frôle.Les anglais la récupèrent in extremis le 13 Mai 1943, la légère porte du Lysander de la RAF, s’ouvre, l’avion ne s’arrête même pas.Jeannette court, court, avec dans son dos le souffle des sulfateuses boches.

 A Londres, elle s’ennuie derrière un bureau. Ah oui ! une fille qui veut faire la guerre, et jolie en plus… OK, tu vas t’entraîner avec les  Américains et les rosbifs, à la dure . On prépare le plan Sussex, en vue du débarquement.

 Elle est parachutée en bord de Loire, côté Vendée.Elle repère des zones de largage….elle part à Paris et monte un clandé d’opérateurs radios….. dans un tabac mitoyen d’un bureau de la Gestapo !!Bref, une cinglée, une divine cinglée, un de ces anges aux ailes immaculées  qui ont sauvé notre pays de la barbarie.

 Et rien, pas un mot à la radio, à la télé, dans la presse, sur les réseaux, toutes ces choses futiles et inutiles qui guident nos choix…… seuls les British se souviennent.

 Bizarre cette amnésie: Chevalier de la Légion d’Honneur , comme Mireille Matthieu et bien d’autres.....mais avec la Croix de Guerre avec Palmes, la "Cross of the American distinguished Service", s’il vous plaît, et la "British George medal".

 Merci Madame…….merci mille fois.Pardon pour les amnésiques qui vous ont oubliés".

                                                                                                                                             
          
Richard LE GUEN