-ANACR du FINISTÈRE-


AFMD
Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation

Plougasnou

On cite souvent l’ile de Sein pour ses volontaires partis rejoindre le Générale de Gaulle à Londres.
D’autres communes ont, elles aussi, dés le 19 juin, vu partir leurs habitants refusant de se soumettre. Ainsi la commune de
Plougasnou se place parmi les premières communes bretonnes ayant répondu à l’appel du Général De Gaulle. Le 19 juin 1940 à 9h45, les troupes allemandes entrent à Morlaix et des patrouilles blindées sillonnent la région. Le même jour à 16 heures, un bateau de pêche, " l’Oiseau des tempêtes " piloté par ses patrons quitte le port de Primel-Plougasnou pour l’Angleterre avec huit passagers à bord.

Dans les semaines qui suivent de nombreux autres bateaux feront de même. Certains effectueront plusieurs voyages tel le " Primel " qui transportera à lui seul 230 volontaires. C’est plus de 350 patriotes qui quitteront Plougasnou pour rejoindre le Général De Gaulle à Londres. Alors que les Allemands surveillent étroitement la côte, le 5 juin 1942 à 23 heures, la " Yolande " un slop de 6 mètres s’échappe avec à son bord 3 passagers dont 2 jeunes de 15 ans1/2 et 16 ans. Ils seront reçus le 20 juin 1942 par le Général De Gaulle au Carlton Garden.

Au fil des mois, les installations allemandes D.C.A. et blockhaus se multiplient. L’armée allemande est partout , Elle surveille aussi bien l’intérieur que la côte. Le recrutement et la formation de maquis s’avèrent donc difficiles. Pourtant en 1943, Plougasnou est utilisée comme base du réseau « Var » animé par Peter Deman (alias « Paul ») du SOE . Il évacue des aviateurs alliés vers l’Angleterre, d’abord à partir des Côtes-du-Nord, dans les environs de Saint-Brieuc, puis dans le Finistère . C’est le réseau VAR qui permet à François Mitterrand, alias « Morland », chef du mouvement de résistance MNPRG de revenir en France en débarquant près de Plougasnou en février 1944. « Morland » revient de Londres où il a rencontré le général de Gaulle. Le réseau VAR est victime d’arrestations quelques semaines avant le débarquement allié.

A la tombée de la nuit le lundi 3 juillet 1944, la feldgendarmerie, fortement encadrée par deux unités armées et accompagnées de chiens, investit simultanément divers quartiers de Plougasnou.

Yves JEGADEN, Emile JEGADEN,Yvonne JEGADEN, Isidore MASSON et Charles BESCOND sont appréhendés. On reste ensuite sans nouvelles d’eux jusqu’en août.


Yvonne Jegaden Archives familiales Tous droits réservés
Yvonne Jegaden fusillée le 4 juillet 1944 à Ruffélic. Archives familiales Tous droits réservés.
La tenancière de l’Hôtel de France, fait alors savoir qu’un sous-officier allemand faisant fonction d’interprète, lui a dit : « Des choses horribles se sont passées à Ruffélic et après notre départ, il faudra y faire des recherches ». Effectivement en fouillant dans la lande face à la mer, les corps d’Yvonne et d’Yves Jégaden, d’Isidore Masson et de Charles Bescond, sont découverts dans une fosse commune à Ruffélic, le samedi 12 août. Ils ont été fusillés le 4 juillet 1944.

Emile est déporté . Il quittera Brest le 19 août 1944 avec d’autres prisonniers en direction de l’Allemagne dans un train chargé de munitions et de matériel militaire. C’est un long périple qui commence sous les bombardements des alliés. Ce train récupérera tout au long du parcours de nouveaux prisonniers. A son arrivée au camp du Struthof, Emile Jegaden perd son statut d’être humain, il n’est plus qu’un numéro le 22749. A la fin août 1944, il est transféré au camp de Schomberg. Le 17 avril 1945 tous les déportés du camp sont jetés sur les routes pour une marche de la mort. Il réussit à s’évader de la colonne et rencontrent les américains le 28 avril 1945.

Le traître qui les a dénoncés a été condamné à mort le 21 septembre 1945 et fusillé le 7 novembre 1945.

La commune de Plougasnou a reçu la médaille de la résistance le 31 mars 1947. (Décret du 31/03/1947 - JO du 23/12/1948. ) Un monument à la mémoire des Bretons des Forces françaises libres est dressé sur un îlot dans le port du diben. Il a été inauguré en1955 et comporte 288 noms de morts ou disparus.

Source  :
Témoignage de Emile Jegaden , Livre Mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, archive départementale de Quimper.

Mis à jour : dimanche 1er avril 2012

jegaden Archives familiales Tous droits réservés
yves jegaden fusillé le 4 juillet 1944 à Ruffélic Archives familiales Tous droits réservés.

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Yvonne Jegaden fusillée le 4 juillet 1944 à Ruffélic. Archives familiales Tous droits réservés.