-ANACR du FINISTÈRE-


8-Août-1944 à Créach Burguy.


Mis en ligne le 3 août 2019
8-Août-1944 à Créach Burguy.
 « La sentence a été immédiate »
 Publié le 01 août 2019
Jean-Paul Page, derrière la plaque commémorative qui sera changée, au lieu-dit Créach Burguy.
Jeudi 8 août, à 11 h, le hameau de Créach Burguy, à Guipavas, sera le lieu d’une commémoration en hommage aux sept hommes qui furent fusillés, vers 16 h, ce même jour, il y a 75 ans. Entretien avec Jean-Paul Page, petit-fils de l’une des victimes. 
Pouvez-vous présenter votre aïeul ?
« Il s’appelait René Kermarec, il avait 45 ans et était père de six garçons et une fille, ma mère. Il était agriculteur à Créach Burguy. Ma mère avait quinze ans et mes oncles étaient tous plus jeunes qu’elle, sauf un ».
Pouvez-vous raconter les circonstances de ce jour tragique ?
« Oui. Il était environ 16 h, la famille entière était au goûter. Lorsqu’ils ont entendu des coups de feu. Il faut préciser que le hameau était pris entre deux feux depuis quelques jours : celui des Américains qui se situaient à proximité, à Saint-Thudon, au camp d’aviation, et les Allemands qui, eux, étaient acculés et qui avaient été prévenus de l’arrivée des Américains et étaient très nerveux. Quant aux habitants du hameau, ils étaient sur la défensive, en réalisant tout de même les travaux des champs, c’était la moisson. Les coups de feu semblaient émaner d’un tir d’habitants. Aucun Allemand n’a été blessé mais pourtant, la sentence a été immédiate ».
« Les Allemands ont gardé les adultes et la suite fut la pétarade des mitraillettes, qui aura mis fin à la vie de ces sept hommes »
Que s’est-il passé ensuite ?
« Ma famille et un de leurs voisins, François-Louis Priser, sont sortis de la ferme et les Allemands étaient dans la cour. Ils ont donné l’ordre à ma grand-mère, mes oncles et ma mère de partir. Ils n’ont gardé que les deux hommes. Ils ont été rejoints par d’autres habitants du hameau qui étaient dans les champs, car les Allemands avaient mis le feu à deux fermes : la ferme Kermarec et la ferme Monot. De la même façon, les Allemands ont gardé les adultes et la suite fut la pétarade des mitraillettes, qui aura mis fin à la vie de ces sept hommes : Yves Glévarec, René Kermarec, François-Louis Priser, François Priser, Hervé Ulvois, Jean-Marie Ulvois et Émile Picart ».
Cette année c’est le 75e anniversaire de ce jour dramatique, en quoi cette commémoration sera particulière ?
« La plaque va être changée. D’abord, pour corriger les fautes qui y figurent et aussi pour 
y faire figurer des QR codes qui permettront à tout le monde d’accéder au réseau social « Bescrib », où est racontée l’histoire de la journée et celle des sept fusillés. Cette démarche d’information et de transmission est essentielle et elle a reçu un bon accueil des familles concernées ».
Pratique Le début de la cérémonie aura lieu à 11 h le 8 août prochain. Un rendez-vous pour un départ en navette est prévu à 10 h 30, salle Jean-Monnet (inscription au tél. 02 98 84 18 00). À l’issue de la cérémonie à Créach Burguy, l’assemblée se rendra à Lavallot pour une seconde cérémonie en hommage aux résistants qui ont disparu le 23 août 1944 et dont les corps n’ont jamais été retrouvés
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