- RESISTANTS et AMIS de la RESISTANCE - ANACR - FINISTERE


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Cérémonie 2021 de Châteaubriant






Mis en ligne sur le site le 21 octobre 2021
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A Châteaubriant, le cri des fusillés résonne toujours.


un article d'Ouest-France sur Châteaubriant, la cérémonie- souvenir 80 ème anniversaire des fusillés à la carrière de Châteaubriant, mémoire de la Résistance.
Serge ADRY, président du Comité local de Châteaubriant, vous invite à venir nombreux à cette commémoration.

Yves MAZO
Secrétaire de l'ANACR du Finistère 

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Source : OUEST-FRANCE du lundi 18 octobre 2021


A gauche :
Carine PICARD-NILES était maîtresse de cérémonie pour la partie "spectacle".
Châteaubriant 17 octobre 2021 . Carine Picard-Nilès, transmet la flamme de la résistance
Inspirée par sa grand-mère fiancée de Guy Môquet, Carine Nilès ne cesse d’écouter, de rapporter et d’imaginer le futur avec les images du passé.

Carine Picard-Nilès, petite fille de la fiancée de Guy Môquet, lors du 80e anniversaire des fusillés de Châteaubriant. MARC OLLIVIER/OUEST-FRANCE
80 ans après la fusillade de Châteaubriant, Carine Picard-Nilès, entretien et transmets la mémoire de sa grand-mère Odette Nilès, fiancée de Guy Môquet, fusillé à 17 ans.
Très proche de sa grand-mère, qu’elle décrit comme « la femme de sa vie » aujourd’hui âgée de quatre-vingt-dix-neuf ans, les larmes aux yeux, elle veut encore porter les mots de la survivante du camp de Choisel.

« Elle n’a jamais oublié »

« Ma grand-mère a toujours la photo de Guy Môquet et de ses vingt-six camarades dans sa chambre. Elle n’a jamais oublié, mais elle m’a avoué que les visages s’effacent et qu’elle en était très chagrinée ! Nous sommes très complices, quand j’ai eu mon premier petit ami, elle m’a raconté son histoire d’amour avec Guy et elle m’a lu ses lettres.
Je ne sais pas si c’est parce que nous parlons de femme à femme ou si la première génération n’a pas ressenti cette transmission, mais Odette s’est souvent confiée à moi. Jeudi, avant de partir, elle m’a dit : tu leur dis à la jeunesse, tu ne lâches pas le morceau !
« Un sentiment de fraternité »

Alors c’est beau de voir tout ce monde, ils ont l’air heureux, contents, il se dégage un vrai sentiment de fraternité en plus de l’émotion ! Il y a des familles de fusillés, d’internés, les gens avaient envie de venir pour montrer la symbiose qu’’il y a encore.
C’est aussi le résultat du travail que nous faisons autour de la jeunesse, aujourd’hui ils sont très mobilisés. Le projet Alvéoles, lancé en 2016, où des échantillons de terres des lieux de déportation sont placés dans ces alvéoles par des élèves, en est l’exemple type.
« Un devoir de transmission »

Alors même s’il y a moins de survivants, c’est quand même du concret, c’est un écho. On se sent porté, c’est important pour éviter que le nazisme revienne. Nous sommes des associations de mémoire, nous avons un devoir de transmission de l’histoire. À l’heure où l’on voit que des mouvements montent, nous rappelons qu’ils ont été arrêtés, fusillés car ils étaient communistes, syndicalistes, ils étaient des indésirables.

Nous travaillons avec la mairie pour mettre en place un chemin de mémoire avec le château où les corps ont été entreposés puis dispersés dans différents cimetières. Aujourd’hui, c’est une belle résidence, c’est joli et la statue est belle. On a essayé avec le comité local du souvenir d’allier l’histoire, la mémoire et la nature pour que cela soit valorisant et beau. »


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Ici, près des enfants et d'Anne FRIANT MENDRÈS, Romain BARRE, professeur attaché au musée de Châteaubriant chargé de l'opération Terres de Résistance".
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Spectateurs à la Carrière de Châteaubriant,Anne FRIANT
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Hier, (13 octobre 2021) la revue de presse de France Inter a évoqué ces articles de pierre-louis basse dans l'huma du 13 octobre:

www.humanite.fr/les-derniers-jours-des-27-de-chateaubriant-par-pierre-louis-basse-1-memoire-et-dignite-723625

Yves MAZO

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Mercredi 13 octobre 2021
CHÂTEAUBRIANT Les derniers jours des 27 de châteaubriant par Pierre-Louis BASSE
#1 Mémoire et dignité

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Il y a 80 ans, le 22 octobre 1941, 27 résistants, dont Guy Môquet, 17 ans, étaient exécutés par les nazis après désignation par le gouvernement de Vichy. Découvrez chaque jour le feuilleton que leur a consacré l’écrivain et journaliste Pierre-Louis Basse.
Qu’y faire ?
Pour les 27 de Châteaubriant, comme pour le dernier poème de Missak Manouchian et ses camarades de l’Affiche rouge ; pour Gabriel Péri, comme pour Politzer, d’Estienne d’Orves ou Bertie Albrecht ; pour l’ultime sourire de Sophie Scholl et les décapités de la Rose blanche ; pour tous ceux et celles qui ont vécu à en mourir, c’est toujours la même supplique qui s’impose, quand nous voulons les regarder avec le plus de justesse possible.
Et je vous le dis ce matin : cette fierté de pouvoir les accompagner, comme bras dessus bras dessous, dans ce journal qui n’a pas eu 100 ans par hasard.
Faut-il, sans perdre de temps, rappeler au lecteur qu’au moment de forcer le corps robuste et mince de Guy Môquet dans le cercueil quelques heures après le crime, c’est à grands coups de barre de fer que le bourreau nazi, Kristucat, fit le travail. Il ajoutait, vociférant dans les caves du château de Châteaubriant : « Kommunist, pas Français. »
Quelques bonimenteurs, lesquels n’aiment rien tant que refaire l’histoire en fonction de l’époque qui les gouverne, n’y peuvent rien : la supplique nous vrille les tympans de toute sa vérité, sa beauté, son impérieuse nécessité, quatre-vingts ans après le crime. Oui, j’entends encore la voix du philosophe,
résistant, Vladimir Jankélévitch : « Ceux qui ont disparu à tout jamais n’existent plus que par nous et dans la pieuse fidélité de notre mémoire ; si nous perdions leur souvenir, ils n’existeraient plus du tout. Le passé, comme les morts, a besoin de nous ; il n’existe que dans la mesure où nous le commémorons (...). Nous parlerons donc de ces morts, de peur qu’ils ne retombent, comme disent les chrétiens, dans le lac obscur, de peur qu’ils ne soient à jamais engloutis dans le lac des ténèbres. »
Camp de Choisel, en 1941. Parmi les détenus on distingue (debout) Jules Auffret (3e en partant de la droite), Guy Môquet (5e en partant de la droite) et Marc Bourhis (6e en partant de la droite), qui seront fusillés le 22 octobre 1941. © L'Humanité/Keystone France

Enfant, je m’étais habitué à cette image collective du grand sacrifice : les 27 de Châteaubriant, Guy Môquet, Jean-Pierre Timbaud, Claude Lalet, Jean Poulmarc’h, le député Charles Michels, le jeune violoniste de Concarneau Marc Bourhis instituteur de Trégunc, Pierre Guéguin ancien maire de concarneau et tous les autres, avaient eu une heure à peine pour se dire au revoir. Ils quittèrent la vie, mais ce sont les autres qui pleuraient de rage et de douleur. Rarement hommes avaient respiré jusqu’au bout, avec tant de force et de générosité.
Imaginez la scène de notre histoire : les assassins étaient bons Français des ministères et désignèrent, les uns après les autres, des types qui avaient mouillé la chemise en 1936 pour que la vie des humbles fûts moins dure. « Parmi les détenus, prenez les plus dangereux », osa le sous-préfet Lecornu.
Oui, imaginez la scène : jusqu’au Conseil des ministres de Pétain, c’est un ministre d’État, Romier, qui reproche à Pucheu sa servilité : « Vous n’aviez pas à faire un choix. Vous n’aviez pas à prendre parti. Il fallait laisser aux Allemands la responsabilité de ce massacre. Vous la partagez désormais. »

Pour Vichy et leurs supporters – lesquels ne tarderaient pas à reprendre le flambeau

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